Marcelle Tinayre

Marcelle Tinayre assise, un livre sur une table devant elle

Photographie de Dornac, entre 1910 et 1920 , pour la série « Nos contemporains chez eux ». Source : Bibliothèques patrimoniales de Paris

Née à Tulle en 1870, Marcelle Tinayre est une femme de lettres qui a marqué la Belle Époque, à la charnière des XIXe et XXe siècles.
Fille et belle‐fille de femmes engagées, Marcelle Tinayre connaît, après la publication de ses premières nouvelles en 1893, un succès rapide dès son premier roman, Avant l’amour (1897). Après la Rançon, Marcelle Tinayre publie Hellé, couronné par l’Académie française ; puis vient la Maison du péché qui connaît un succès immédiat — se voyant finalement réédité plus de quarante fois — assurant ainsi l’aisance financière à l’auteure, l’entraînant dans un tourbillon de mondanités.
Parmi ses autres œuvres, il convient de citer la Rebelle, paru en 1905, dans lequel elle aborde l’avortement ; elle parle de grossesses hors‐mariage dans son second roman « corrézien » — après la Vie amoureuse de François Barbazangesl’Ombre de l’amour (1909), dont l’action se déroule principalement à Gimel‐les‐Cascades.

En effet, Marcelle Tinayre, à l’image de Gaston Vuillier quelques années auparavant, est séduite par ce bourg qu’elle découvre au tout début du XXe siècle parallèlement à ses retrouvailles avec sa ville natale. Fascinée et inspirée par le monde rural, elle effectue divers séjours notamment en Auvergne et en Corrèze.

Marcelle, très sensible aux couleurs, aux odeurs, aux bruits qui l’entourent, dont tout le monde célèbre le naturel et la simplicité, témoigne toujours d’une grande présence aux êtres et aux choses, d’une attention quasi ethnographique aux habitudes, aux gestes, aux objets, aux coutumes, et d’une grande facilité à se sentir en harmonie avec les gens et les lieux, quels qu’ils soient.

Marie‐France Houdart, « L’ombre des cascades et l’amour à Gimel », postface à l’Ombre de l’amour, Maiade éditions, 2007

Collaboratrice du journal féministe la Fronde, Marcelle Tinayre est l’un des premiers membres du jury du futur prix Femina et en sera la présidente en 1908, année même où une cabale est déclenchée à son encontre suite à son « refus » de la Légion d’honneur, la poussant à partir pour la Turquie alors en pleine révolution et d’où elle revient avec ses Notes d’une voyageuse en Turquie.

Marcelle Tinayre est morte à Grosrouvre, en Île‐de‐France, le 23 août 1948.