Gaston Vuillier

S’il est des peintres voyageurs, Gaston Vuillier en est l’un des plus accomplis. Né à Perpignan en 1845, il grandit et s’éveille au milieu des reliefs pyrénéens avant d’étudier le dessin à l’école des Beaux‐Arts de Marseille — alors dirigée par le peintre Philippe‐Auguste Jeanron — et de l’appliquer à Oran. La richesse de ses premiers voyages lui vaut de faire carrière à Paris aux éditions Hachette où il est dessinateur. Son travail consiste à reprendre au trait sur une plaque de bois des images (croquis, aquarelles, photographies) rapportées par d’autres voyageurs à une période où la photographie existe mais ne peut encore être reproduite en imprimerie. Il y participe à une revue digne de sa curiosité : Le Tour du monde, fondée par Édouard Charton qui, en 1888, séduit par les notes et croquis qu’il a ramenés d’un voyage en Andorre, lui confie alors des reportages. Il parcourt ainsi le monde de Méditerranée : Corse, Sardaigne, îles Baléares, Tunisie.

Au fil de ses explorations, Gaston Vuillier découvre le Limousin. En 1880, il découvre la vallée de la Creuse où il travaillera durant une dizaine d’années, aux côtés notamment de Charles Donzel et Ernest Hareux. En 1881 et 1882 il expose au Salon des artistes français deux grands paysages creusois, Bords de Creuse et le Vallon de Pierrefol, tous deux acquis par l’État. Cependant, c’est la Corrèze qui le séduit véritablement et l’attache au Limousin. Il y retrouve un écho de ses Pyrénées d’enfance mais il est aussi envoûté par les rites et croyances locales, entre dévotion et sorcellerie. Il livre plusieurs témoignages corréziens pour le Tour du monde et finit par découvrir son lieu de prédilection, Gimel.

Gaston Vuillier est véritablement fasciné par Gimel et ses cascades dont il veut protéger et magnifier le site. À partir de 1898, il rachète des terrains autour des chutes, souhaitant créer un véritable parc autour du site et rendre les cascades accessibles en toute sécurité aux visiteurs. Il met en place une véritable promenade, plaçant des grilles, édifiant des marches, plantant des arbres… L’action de Gaston Vuillier est d’ailleurs évoquée par Marcelle Tinayre dans son roman L’Ombre de l’amour.

Gaston Vuillier décède auprès de ses cascades, dans sa maison de Gimel le 2 février 1915, après avoir obtenu le classement et la protection du site.

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