Il est vrai…
Élie Berthet | Le Château de Montbrun (1847)
Alors qu’ils cheminent ensemble, le baron de Montbrun expose au sire de Cachamp ses vues sur le château de Lastours qui appartient à sa nièce, Valérie, dont il est le tuteur. Celle‐ci cependant ne cède guère à ses demandes et, au cours du dîner qui suit, prenant les gens de la cour de Montbrun à témoin et après s’être mise sous la protection du sire de Cachamp, Valérie ne manque de revenir sur l’odieux comportement de son oncle :
– Moi, Valérie de Lastours, j’accuse le baron Aymeric de Montbrun et son épouse, dona Marguerite, de retenir injustement mes domaines héréditaires, à savoir : le château de Lastours, avec ses terres et appartenances… j’accuse encore le châtelain et la châtelaine de Montbrun de me garder ici prisonnière ; je les accuse enfin d’avoir employé plus d’une fois les menaces et la violence pour me forcer à signer un acte d’abandon de tous mes droits sur les fiefs de ma famille…
Élie Berthet, Le Château de Montbrun, M. et P.-E. Charaire (Sceaux), 1875
Du fait de l’entêtement de sa nièce, le baron de Montbrun en est venu à conditionner son ralliement au roi de France ou au roi d’Angleterre à l’obtention de la pleine et entière propriété de ce château… Ce qui ne va pas sans froisser le caractère chevaleresque du sire de Cachamp.