Un spectacle extraordinaire…

Arthur Young | Voyages en France en 1787, 1788 et 1789 (1792)

8 juin. — Un spectacle extraordinaire pour des yeux anglais : de nombreuses maisons, trop bonnes pour être appelées cottages, et qui n’ont pas de vitres. A quelques milles sur la droite est Pompadour, où le Roi a un haras ; il y a là toutes sortes de chevaux, mais surtout arabes, turcs et anglais. Il y a trois ans, on importa quatre chevaux arabes qui furent payés 72 000 livres (3149 livres sterling). Le prix de la saillie n’est que de 3 livres, que l’on donne au groom ; les propriétaires ont l’autorisation de vendre leurs poulains comme il leur plaît, mais, lorsque ceux‐ci ont atteint la taille voulue, les officiers ont la préférence, pourvu qu’ils donnent les prix offerts par d’autres. Ces chevaux ne sont pas montés avant l’âge de six ans. Ils pâturent toute la journée, mais, la nuit, ils rentrent à l’écurie, à cause des loups, si nombreux qu’ils constituent un vrai fléau pour la population. Un cheval de six ans, ayant une taille d’un peu plus de quatre pieds six pouces, est vendu 70 livres sterling, et on a offert 15 livres sterling pour un poulain d’un an. Passé à Uzerche, dîné à Donzenac ; entre cet endroit et Brive, on rencontre pour la première fois, le maïs (Indian corn).

Arthur Young, Voyages en France en 1787, 1788 et 1789, Armand Colin, 1931, p.99–100 (disponible sur Gallica).

Durant sa traversée du Limousin, Arthur Young évoque le haras impressionnant du Roi à Pompadour, qui peut se venter de réunir « toutes sortes de chevaux mais surtout arabes, turcs et anglais ».